


QUI A TUE CHARLIE ?
Le propre des mythes est d’être, sans cesse, réinterprété. Celui de Frankenstein, ou le Prométhée moderne, nous y invite aujourd’hui en ce qu’il met en scène le thème du double.
Le savant Victor Frankenstein, cherchant à égaler Dieu, tente de créer un homme. Mais la laideur de cette créature lui fait vite horreur, il s’en détourne et le monstre sans nom est condamné à la solitude, à la vengeance destructrice et à l’anéantissement dans les glaces.
Dans sa construction cinématographique, le mythe a opéré déplacement dans les nominations, confondant le savant et le monstre, le créateur et la créature.
D’autres présomptueux savants ont créé, hier, des monstres vite bannis de leur communauté de croyances et de destin, ne laissant à leurs créatures que le désespoir qui trouve refuge dans une parousie criminelle.
Charlie est mort, les monstres sont morts mais méfions-nous, les apprentis sorciers, écrasant leurs larmes de crocodiles, courent toujours.
Nadine REY