


MEMOIRES ANCESTRALES
Je pleure des larmes de roses qui se cristallisent au contact de ma peau. Un goût mystérieux s’enracine dans mes veines.
Mon corps a livré au ciel ses brisures et le verre éclaté a reflété la misère de mes ancêtres. Leurs lambeaux de chairs durcis par le temps ont emprisonné ma mémoire et m’ont offert en héritage leurs destins infinis.
J’ai vu la mer pleuvoir, le soleil tomber, le désert s’enliser. La lune salvatrice a libéré l’orage et les éclairs se sont évaporés.
Le monde est fou, et je suis folle de vouloir embrasser la nature, chanter avec les arbres et danser au rythme des torrents et me laissant emporter par d’autres vents.
Le dialogue des sables mouvants trouble mon évanescence et je cherche une once d’étincelle pour retrouver les fleuves et les rivières qui rejoignent la mer.
Libre de mes gestes, aux portes des sentinelles, dans une nuit froide, je livre aux loups leur malveillance au gout amer souillé par la haine venue des profondeurs.
Le cœur lourd de ces méfaits, la droiture du sain et du vaillant guerrier luttent avec noblesse la cause des opprimés et des oubliés.
Je prends mon glaive et arrache ces chaines du malheur et désespoir. Je suis le maître des abysses, gardien du mal. Je crache sur la haine et je libère le venin.
Je poursuis de siècle en siècle, la trace du divin par amour des hommes qui ne font qu’un.
Nadia Boussadia